Renforcer la réponse d'urgence contre le COVID-19 en Afrique
Brazzaville - Dans le cadre d'un pool d'expertise élargi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) aide plusieurs pays africains à coordonner le travail des équipes médicales d'urgence externes déployées pour soutenir les efforts visant à contenir la propagation de la pandémie de COVID-19.
Les équipes médicales d'urgence (en anglais Emergency Medical Teams, EMT) sont des groupes de professionnels de la santé tels que des médecins, du personnel infirmier et des ambulanciers qui fournissent des soins cliniques directs à la suite de catastrophes, d'épidémies ou d'autres urgences, en soutien au système de santé local. Ils travaillent conformément aux classifications et aux normes minimales établies par l'OMS, et sont formés et autonomes afin de ne pas peser sur le système de santé national, quel que soit l'endroit où ils travaillent. Les États membres sont les seuls à pouvoir décider d'accepter ou de refuser une EMT.
Jusqu'à présent, les EMT britanniques ont travaillé en Afrique du Sud, au Ghana et en Zambie. Des équipes chinoises ont travaillé en Éthiopie et au Burkina Faso. Bien qu'elle ne soit pas classée comme une EMT officiel, l'équipe de Cuba (Cuban Medicale Brigade) est déployée en Afrique du Sud et au Togo. Les équipes de Chine et du Royaume-Uni sont en cours de déploiement dans six autres pays d'Afrique.
Le travail de ces EMT est varié : il va de la participation aux réunions de coordination de haut niveau avec les fonctionnaires du ministère de la Santé, à la formation des professionnels de santé de première ligne et du personnel d'intervention dans des domaines tels que la prévention et le contrôle des infections, en passant par l'engagement communautaire et le renforcement des capacités de traitement dans les endroits qui ont été identifiés comme des zones à risque de COVID-19.
Lizzie Marmont, responsable des programmes de santé et point focal EMT pour UK-MED, travaille actuellement en Zambie pour soutenir la riposte au COVID-19. Elle avait auparavant travaillé en Sierra Leone pendant deux ans et demi lors de la riposte à l'épidémie d'Ebola dans ce pays. « J'ai appris beaucoup de précieuses leçons là-bas », a déclaré Mme Marmont. « Bien qu'il s'agisse d'une maladie différente, beaucoup de principes sont les mêmes ».
Bien que de nombreux principes au cœur de la réponse de santé publique au COVID-19 et à l’épidémie d’Ebola soient les mêmes, comme l'importance d'impliquer et d'informer les communautés locales, le dépistage efficace et la recherche des contacts, le COVID-19 présente des défis uniques pour les intervenants en raison des restrictions sur les voyages internationaux, des pénuries d'équipements clés et de la nouveauté de la maladie. Néanmoins, elle reste optimiste : « Ce fut un plaisir de travailler aux côtés de collègues du ministère de la Santé et de l'OMS à tous les niveaux, de la coordination des interventions aux professionnels de la santé et au-delà. Pouvoir partager des expériences et des idées a été fantastique. »
Ngonidzashe Nyambawaro, un logisticien travaillant aux côtés de Lizzie en Zambie, avait également participé à la réponse au virus Ebola, mais au Libéria. Il constate que la propagation mondiale du virus a présenté quelques difficultés : « Ce qui rend la réponse au COVID-19 en Zambie très différente, c'est qu'elle a touché tous les pays... La concurrence pour l’obtention de ressources est écrasante, au point que parfois vous ne pouvez pas obtenir à temps le soutien dont vous avez besoin. »
Ngonidzashe s'est efforcé de remédier aux goulots d'étranglement logistiques et aux pénuries d'approvisionnement en Zambie en collaborant avec les responsables du ministère de la Santé et les conseillers de l'OMS pour établir un plan d'approvisionnement national et pour dresser une carte des plans de livraison intra nationaux afin de garantir que les rares équipements et fournitures médicaux soient transportés là où ils sont le plus nécessaires et que les logisticiens puissent mieux anticiper la demande future.
« Je suis actuellement installée dans le bureau de l'OMS et nous collaborons chaque jour avec nos homologues gouvernementaux », a déclaré Mme Ngonidzashe. « Nous sommes chargés de la collecte de données au niveau des provinces et nous devons nous assurer de l’expédition dans les délais des livraisons. »
Les difficultés liées aux ressources limitées et aux restrictions de mouvement international ont également affecté le travail des ambulanciers au Ghana. Dr Frederick Mate, spécialiste de la santé mondiale au sein de l'équipe d'urgence britannique, était initialement déployé pour un mois, mais en raison des restrictions de voyage, il en est à son troisième mois au Ghana.
« Travailler ici implique un travail d'équipe », a déclaré Dr Mate. « Que vous soyez au bureau de l'OMS ou au ministère de la Santé. » L'impact positif des EMT s’est rapidement fait sentir et promet d'être durable. « Nous sommes actuellement en train de développer des directives et de former le personnel, et nous continuerons à les utiliser même quand je quitterai le Ghana », a-t-il déclaré.
Etant donné que le COVID-19 est un nouveau virus, les professionnels de la santé du monde entier doivent apprendre sur le tas comment le gérer au mieux. L'Afrique ne fait pas exception à la règle. « De même, il y a un défi à relever en matière de formation des ressources humaines sur le COVID-19 », a-t-il poursuivi. Mais malgré ces défis, Dr Mate reste optimiste : « Il est possible de les surmonter en explorant les capacités locales de fabrication d'EPI standardisés et en formant davantage de membres du personnel au COVID-19 ».
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